Arrosoirs & sécateurs

Historique, architecture et composition du jardin médiéval.

Historique du jardin médiéval


La ferme seigneuriale de Bois-Richeux
(région de Chartres)
Le cloître de l’abbaye de Daoulas
près de Brest (29)


Le Moyen-Age, longue période de dix siècles, se situe entre la chute de l’Empire romain d’Occident vers 410 jusqu’à la Renaissance (1492). Différentes périodes doivent être distinguées :

Le haut Moyen-Age est l’époque des invasions barbares, ce qui va provoquer la chute démographique, la perte de trésors d’art, la ruine des routes, des ateliers, des entrepôts, des systèmes d’irrigation et des cultures. Quelle place tenait la nature à cette époque ? Clovis choisit la fleur du Lis des marais comme symbole de la puissance royale.

L’avènement des Carolingiens amena une sorte de première "renaissance" illustrée par la reprise des constructions et un essor de la vie culturelle (constitution de bibliothèques). Le jardinage fait alors partie de l’activité des moines dont ils firent un art.

Saint Fiacre, moine irlandais, arrive en Gaule. L’évêque Faron lui offre un "breuil" ( bois clos). Là, il installe un ermitage où les pèlerins affluent, tant le savoir de saint Fiacre fait des miracles "mal de Saint Fiacre" (les hémorroïdes). On dispose de peu d’indications sur les plantes cultivées par saint Fiacre, bien que l’une d’elles lui soit dédiée "la Molène". Celui-ci allait devenir le patron des jardiniers.

Charlemagne, roi des Francs (747–814), fit établir sur les conseils d’Alcuin (savant) une liste de plantes utiles qui devaient être cultivées dans tous les domaines de son Empire.
Le capitulaire "De Villis vel curtis imperialibus" (daté de 795) nous renseigne sur les connaissances botaniques de cette époque, à savoir 73 plantes et 16 arbres fruitiers.

Après les Croisades, les échanges se développent avec le monde musulman et l’Empire byzantin qui ont conservé un grand intérêt pour l’horticulture. De nouvelles plantes arrivent en Europe Occidentale : médicinales, ornementales, mais en premier lieu alimentaires. Les pratiques agricoles évoluent. A la fin du XIIIe siècle, les descriptions de jardins apparaissent dans la littérature avec "Le Roman de la Rose" de Guillaume de Lorris.

Les XIVe et XVe siècles, malgré le développement des techniques, semblent marquer une certaine pause, peut-être due aux épidémies de peste et à la Guerre de Cent Ans. Pourtant la place des jardins continue à grandir, en particulier avec les œuvres de Dante, Boccace, Pétrarque... et les illustrations que l’on admire dans "Les Très Riches Heures du Duc de Berry". Ces jardins s’ordonnent autour d’une fontaine, les arbres sont taillés et des banquettes permettent d’y écouter des troubadours. Mais ce qui fait avant tout l’unité de ces jardins, c’est qu’ils demeurent clos permettant de conserver l’intimité propice à la méditation.

Architecture et composition


La fontaine du cloître de verdure voué au chiffre 4...
4 jets, 4 buis, 4 allées, 4 abris...

Initialement, le jardin faisait partie de la vie spirituelle du monastère. Son ordonnancement suit des règles précises de façon à constituer un espace propice à la méditation tout en évoquant le paradis terrestre. L’une des plus anciennes représentations précises du jardin monastique qui nous soit parvenue est le plan de l’abbaye de Saint-Gall (820) en Suisse.

Au Moyen-Age , les jardins sont clos en particulier pour les protéger des animaux domestiques par de simples haies, des palissades en bois ou des constructions maçonnées. Certains enclos portaient un treillis de Vigne, de Jasmin ou de Rosier. Ces espaces sont dévolus à des usages précis.

C’est ainsi qu’au jardin du cloître s’ajoutent généralement :
- l’hortus (ou ortulus, ou potager),
- le viridarium (ou verger d’arbres fruitiers) qui pouvait être situé entre les tombes du cimetière
- l’herbularium (ou jardin des simples) enclos de plantes médicinales qui côtoie l’infirmerie.

Les légumes doivent être cultivés sur des parterres surélevés maintenus par des bordures de planches ou des tressages en châtaigner ou en osier appelés plessis. S’inscrivant dans un cloître souvent carré, le jardin est subdivisé en huit parterres réguliers entourant le neuvième, évoquant ainsi la forme d’une croix.

Des plessis...
au prieuré Notre-Dame d’Orsan.

On connaît l’importance symbolique et religieuse de ces jardins. En complément du monastère, espace clos de savoir-faire face à l’ignorance du monde, le jardin monastique est un lieu de salut pour le corps et l’esprit. Il est la représentation du jardin de l’Eden, le paradis perdu. L’eau étant synonyme de pureté, une fontaine est généralement prévue. Souvent elle alimente quatre canaux formant une croix, allégorie des quatre fleuves du paradis : le Pishôn, le Guilhôn, le Tigre et l’Euphrate.

France Munier
SHPA
28 mars 2009

Historique, architecture et composition du jardin médiéval.

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